Symbole des fêtes et de notre patrimoine gourmand, le pain d’épice cache derrière ses notes sucrées une histoire millénaire, entre Orient et Occident. Découvrez l'histoire et d'où vient le pain d'épices.
Le pain d’épice, avec ses arômes chaleureux de miel et d’épices, est une véritable madeleine de Proust pour beaucoup d’entre nous. Mais quelle est l’origine du pain d’épice ? D’où vient ce gâteau ancestral qui accompagne nos fêtes de fin d’année ?
Avant de devenir le délicieux gâteau que nous connaissons aujourd’hui, le pain d’épice trouve ses racines dans des préparations sucrées très anciennes. Retour sur les origines d’un mets chargé de symboles.
Dès l’Égypte antique, on préparait des gâteaux à base de farine et de miel, utilisés dans les rites religieux et funéraires. Les Grecs de l’Antiquité consommaient le melitounta, une pâtisserie au miel et au sésame. À Rome, on dégustait le panis mellitus, du pain trempé dans du miel. Ces premières douceurs peuvent être considérées comme les ancêtres du pain d’épice.
C’est en Chine, au Xe siècle, qu’apparaît le "mi-kong", un pain de miel fabriqué à partir de farine de blé et de miel, parfois enrichi d’herbes aromatiques. Cet ancêtre du pain d’épice aurait voyagé vers l’ouest grâce aux conquêtes de Gengis Khan, dont les troupes l’intégraient dans leurs rations de voyage. Ce savoir-faire est ensuite ramené en Europe par les croisés aux XIIᵉ et XIIIᵉ siècles.
Après avoir été introduit en Europe, le pain d'épice connaît un véritable essor, notamment en Allemagne et en France. Voici comment ce gâteau s’est implanté durablement dans nos traditions culinaires.
Les croisés rapportent d’Orient la recette du pain de miel enrichi d’épices. En Europe médiévale, ces épices sont alors des produits rares et précieux. Les monastères, grands centres de savoir, adaptent et transmettent les recettes.
Le pain d’épice connaît un développement remarquable en Allemagne sous le nom de Lebkuchen. Les premières mentions datent de 1296 à Ulm et de 1395 à Nuremberg, qui deviendra un haut lieu du pain d’épice. Dès le XIVᵉ siècle, des corporations de boulangers spécialisés, appelés Lebzelter, se forment pour fabriquer ce gâteau très apprécié.
Au fil des siècles, le pain d’épice s’enracine profondément dans plusieurs régions françaises. De Reims à Dijon, en passant par l’Alsace, il devient un symbole des savoir-faire locaux.
Selon une tradition bien ancrée, c’est un moine arménien, Grégoire de Nicopolis, qui aurait introduit le pain d’épice en France vers l’an 992. Installé à Pithiviers, il aurait transmis sa recette aux moines locaux. Les communautés monastiques jouent en effet un rôle essentiel dans la diffusion du pain d’épice au Moyen Âge.
À Reims, la corporation des pains d’épiciers est officiellement reconnue dès 1571 et obtient ses statuts en 1596 sous Henri IV. En Bourgogne, le pain d’épices de Dijon acquiert une solide réputation dès le XIVᵉ siècle, sous l’impulsion de Philippe le Bon.
En Alsace, le pain d’épice est solidement implanté grâce aux Lebküchler, artisans spécialisés dont la profession est réglementée dès 1643. Aujourd’hui encore, l’Alsace célèbre cette tradition, notamment à Gertwiller, qui abrite un charmant musée dédié au pain d’épice.
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